ANNEE | NB INSCRITS | PARTICIPATION | SCORE DE CIVISME * |
---|---|---|---|
2001 | 1182 | 0,59% | -73,49% |
2008 | 1403 | 70,35% | -2,76% |
2014 (1er tour) | 1701 | 73,19% | +4,84% |
"La participation électorale est considérée comme l'un des traits les plus caractéristiques de la bonne santé d'un régime démocratique" (1) et le taux d'abstention ville par ville lors des élections municipales fait souvent l'objet d'une attention particulière (comme par ex. à Marseille).
Pourtant, une phrase comme "L’abstention à Marseille est toujours inférieure à la moyenne nationale" est très imprécise car, par exemple, dans une vision économique des élections [1] il est communément admis que, toutes choses étant égales par ailleurs, le taux d'abstention croît avec la taille du corps électoral (bien que des exceptions existent [2]) .
Une croissance qui a révélé des similarités étonnantes suite à l'analyse des résultats d'élections municipales de plusieurs pays, aussi bien pour les zones urbaines que rurales. Comme l'a démontré une récente étude menée par des chercheurs du LPTM, CNRS-Université de Cergy-Pontoise[2],soutenus par l'ISC-PIF et le conseil Régional d'Ile-de-France, le comportement de la participation moyenne aux municipales avec la taille de la commune, semble suivre une loi mathématique illustrée sur la figure (l'inclinaison de la droite est la même pour divers pays mais la position de la droite peut varier en fonction du taux global de participation du pays).
Dès lors, pour interpréter les variations du taux d'abstention par rapport à la moyenne nationale comme un des traits caractérisant la santé de la démocratie locale, il est nécessaire de prendre en compte la valeur espérée pour la taille de la ville en question, et non uniquement, la valeur observée. On ne peut pas comparer directement Aix et Marseille !
Ces résultats sont issus d'une étude à grande échelle, mais néanmoins empirique. Il sera intéressant de vérifier si les prochaines élections municipales montrent les mêmes régularités. Si l’on venait à observer une déviation, elle indiquerait un changement majeur du comportement électoral.
Ces résultats amènent un éclairage à la discussion sur le nombre de communes en France. Considéré trop important par rapport aux pays voisins, il est question de son éventuelle diminution par regroupement de communes. En faisant l’hypothèse qu’un tel regroupement ne modifierait pas la structure du vote (la tendance globale et le taux de décroissance de la participation en fonction de la population, restant les mêmes), on voit qu’il induirait une diminution de la participation électorale aux élections locales.
Références :